Standard & Poor’s a récemment décidé de relever la note souveraine du Maroc à BBB-/A-3, réintégrant ainsi le Royaume dans la catégorie dite investment grade. Une évolution qui traduit la solidité perçue de l’économie marocaine malgré un contexte international difficile.
Cette décision, prise à l’issue d’une mission menée en septembre, s’appuie sur plusieurs facteurs : le maintien de la stabilité macroéconomique, la gestion prudente des finances publiques, et une croissance jugée robuste à moyen terme. L’agence prévoit un taux moyen de croissance du PIB autour de 4 % sur la période 2025-2028.
Le retour dans cette catégorie ouvre des perspectives plus favorables sur les marchés financiers. Il pourrait permettre au Maroc de lever des fonds à des conditions plus avantageuses, tout en renforçant l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers.
S&P salue également les efforts menés en matière de réforme structurelle, notamment pour diversifier l’économie et moderniser la gouvernance budgétaire. L’agence anticipe une réduction progressive du déficit public, estimé à 3 % du PIB en 2026, et un maintien du déficit courant autour de 2,1 % entre 2025 et 2028.
Mais la note s’accompagne aussi d’un avertissement. S&P précise que la note pourrait être revue à la baisse si les performances budgétaires venaient à s’écarter significativement des projections, ou si la position extérieure du Maroc se détériorait. Une baisse de la demande chez ses principaux partenaires commerciaux ou un regain de tensions sur le commerce mondial figurent parmi les risques évoqués.
À l’inverse, une nouvelle amélioration de la note n’est pas exclue. Elle pourrait intervenir si la croissance dépassait les prévisions ou si des avancées concrètes étaient engagées vers une plus grande flexibilité du régime de change.
La décision de l’agence américaine intervient dans un contexte où plusieurs pays, y compris développés, ont vu leur notation abaissée. Pour le Maroc, cette double révision en moins de deux ans, après le passage d’une perspective « stable » à « positive » en mars 2024, constitue une reconnaissance des efforts déployés pour consolider ses fondamentaux économiques.