Le marché immobilier traverse-t-il une crise sans précédent depuis le début de l’année 2025 ? Entre janvier et mars, les ventes ont reculé de 30% par rapport au trimestre précédent, une contraction brutale qui contraste avec la relative stabilité des prix.
Selon les professionnels du secteur, la demande se heurte à une double contrainte : la hausse généralisée des coûts et les difficultés croissantes des ménages modestes à accéder au logement social.
Les chiffres de Bank Al Maghrib confirment la tendance. Les transactions du premier trimestre 2025 se sont effondrées, mais les prix restent quasi inchangés par rapport à l’an dernier (+0,1 % pour le résidentiel, -0,1% pour le foncier, -0,3% pour le professionnel). Les professionnels anticipent une prolongation de ce mouvement au deuxième trimestre.
Le ralentissement touche toutes les catégories. Le foncier, segment le plus affecté, enregistre une baisse de 33,1% des ventes au premier trimestre et de 16,4% sur douze mois. Lorsque les terrains ne se vendent plus, les projets de construction sont retardés, annonçant un possible ralentissement du bâtiment. L’immobilier professionnel recule lui aussi fortement, avec -31,4 % en volume et une chute de 40,5% des ventes de bureaux. Les locaux commerciaux résistent mieux sur les prix mais perdent près de 29% en volume. Quant au résidentiel, pilier du marché, il recule de 29,3 % en volume, les appartements comme les maisons et villas étant tous concernés.
Le logement social, qui représente 80% de l’offre, apparaît particulièrement fragilisé. La production annuelle, estimée à 180.000 unités, s’est réduite sous l’effet de la rareté et du coût du foncier, tandis que le prix réglementé de 300.000 dirhams étouffe les marges des promoteurs. Résultat : l’emploi dans le secteur est passé de 1,2 million à seulement 300.000 personnes.
