Mohammedia tourne une page. L’hôtel Avanti, emblème balnéaire de la ville et ex-propriété de la raffinerie Samir, a été officiellement cédé ce mercredi 10 juillet pour 170 millions de dirhams, dans le cadre d’une adjudication publique supervisée par le tribunal de commerce de Casablanca. Ce rachat marque une étape clé dans la longue liquidation judiciaire de la raffinerie à l’arrêt depuis 2015, et ravive l’espoir d’un nouvel élan touristique pour la cité atlantique.
Jusqu’ici détenu par la Société Hôtelière Samir, l’établissement faisait partie des derniers actifs valorisables pour rembourser les créanciers de l’ex-raffineur. Avec ses 156 chambres, restaurants, centre de bien-être et night-club, l’Avanti bénéficie d’un emplacement de choix, en bord d’océan, entre Casablanca et Rabat. Estimé à 165 millions de dirhams par un expert judiciaire, il a finalement été acquis pour un montant légèrement supérieur, mettant fin à plusieurs mois d’incertitudes et de blocages.
Ce n’est pas la première fois que l’Avanti suscite les convoitises. En octobre 2024, une première tentative de rachat par la famille Aït Menna, active dans l’hôtellerie marocaine, avait avorté à la dernière minute, malgré une offre validée. Ce revers avait retardé la liquidation et nourri le scepticisme autour de l’issue du dossier Samir. Il aura fallu un nouvel appel à candidatures et des mois de négociations pour que la vente soit enfin actée.
Pour Mohammedia, longtemps marquée par sa dépendance à la raffinerie, la reprise de l’Avanti est plus qu’un simple transfert de propriété. C’est un signal de redémarrage économique, et un levier potentiel pour stimuler le tourisme local, l’emploi et l’attractivité de la ville.
Mais les ambitions du repreneur devront répondre à un cahier des charges strict : relancer l’activité hôtelière, maintenir les emplois et garantir la viabilité financière de l’établissement.
Cette cession s’inscrit dans le processus de liquidation au long cours de la Samir, entamé depuis près d’une décennie. Vente après vente, les actifs de l’ex-géant de la raffinerie sont peu à peu dispersés, dans l’espoir de réduire les dettes colossales accumulées et de reconvertir les anciens équipements industriels en ressources économiques locales.