À l’issue d’une mission de deux semaines menée du 16 au 30 juin, le Fonds monétaire international (FMI) dresse un bilan contrasté de la situation économique en Algérie. Si les autorités sont saluées pour certains efforts, les experts pointent des déséquilibres persistants, notamment un déficit budgétaire en forte hausse et une croissance économique en déclin.
Le déficit budgétaire de l’Algérie a atteint 13,9 % du PIB en 2024, un niveau préoccupant qui devrait se maintenir en 2025, selon les prévisions du FMI. La mission dirigée par Charalambos Tsangarides alerte sur la vulnérabilité du modèle économique algérien, encore largement basé sur les revenus des hydrocarbures.
L’impact des baisses de production décidées par l’OPEP+, couplé à la diminution des prix du gaz, a conduit à un retour du déficit courant en 2024. Résultat : la croissance globale recule, passant de 4,1 % en 2023 à 3,6 % en 2024.
Hors hydrocarbures, l’activité a affiché une croissance robuste de 4,2 %, témoignant d’un certain dynamisme du tissu économique local. Les réserves de change restent relativement confortables à 67,8 milliards de dollars, soit environ 14 mois d’importations.
Mais cette relative solidité est jugée insuffisante sans une réforme structurelle d’envergure. La mission du FMI insiste sur la nécessité d’un ajustement budgétaire progressif mais urgent, afin de préserver la soutenabilité des finances publiques.
Le FMI recommande une série de mesures telles le maintien d’une politique monétaire centrée sur la stabilité des prix ; l’introduction davantage de flexibilité dans le taux de change pour absorber les chocs liés aux hydrocarbures ; la poursuite des réformes structurelles afin de favoriser l’investissement privé, l’inclusion économique et la création d’emplois et la réduction de l’interdépendance entre l’État, les entreprises publiques et le secteur bancaire.
Le Fonds note que les perspectives économiques à court terme sont modérément positives, soutenues par une possible reprise progressive de la production pétrolière si l’OPEP+ allège ses restrictions. Toutefois, les risques restent élevés tels que la volatilité des prix de l’énergie ; les tensions géopolitiques persistantes ; et les réglementations commerciales imprévisibles.
Enfin, le maintien de déficits élevés pourrait, selon le FMI, compromettre la viabilité de la dette et accentuer les fragilités d’un système financier trop dépendant des recettes de l’État.