Face à un déficit commercial en forte hausse, le Maroc envisage de réexaminer son accord de libre-échange avec la Turquie. Le Royaume cherche à rééquilibrer ses échanges avec son sixième partenaire commercial en sollicitant davantage d’investissements turcs sur son territoire, selon des informations rapportées par l’agence Reuters. Le déficit commercial entre les deux pays atteint près de 3 milliards de dollars, en grande partie en raison des volumes importants d’importations de tissus et de vêtements turcs.
Omar Hejira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, prévoit une visite prochaine en Turquie afin d’examiner les mesures susceptibles d’atténuer cet écart croissant. Selon des sources ayant assisté à une réunion avec le secrétaire d’État, l’objectif de cette démarche est d’engager des discussions sur une relance des investissements turcs au Maroc, dans l’espoir de rééquilibrer la balance commerciale bilatérale.
L’accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, signé en 2004, avait déjà fait l’objet d’amendements en 2020. À l’époque, les autorités marocaines, sous l’impulsion de Moulay Hafid Elalamy, alors ministre de l’Industrie et du Commerce, avaient négocié l’instauration de droits de douane allant jusqu’à 90 % sur les importations turques de textiles et d’habillement. Cette mesure visait à protéger l’industrie textile nationale, mise à mal par la concurrence turque.
Malgré ces ajustements, le déséquilibre commercial persiste. Selon les dernières données publiées par l’Office des changes, le déficit commercial global du Maroc s’est aggravé de 22,8 % au cours des quatre premiers mois de l’année 2025, pour atteindre 108,9 milliards de dirhams. Ce contexte renforce l’urgence pour le gouvernement de revoir certains accords commerciaux, dans une logique de protection des secteurs productifs nationaux et d’encouragement des investissements étrangers directs à plus forte valeur ajoutée.