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Trois patrons Marocains sous les projecteurs du Times

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Ce n’est plus un secret pour personne, le Maroc est aujourd’hui devenu une place de choix pour la relocalisation tout azimuts d’activités d’entreprises internationales. Derrière cette attractivité hors pair, la proximité du Royaume avec l’Europe, ainsi que son vaste réservoir de jeunes talents et sa grande compétitivité en termes de coûts. Des atouts qui ont assurément fait du Maroc le lieu idoine pour accueillir différents services internationaux d’externalisation.

Parmi les entreprises marocaines qui ont excellé dans le domaine de l’externalisation, on retrouve le groupe Intelcia qui est très vite devenu le principal fournisseur du pays en services de centres d’appels et de back-office informatique.

Fondé en 2000 par Karim Bernoussi, cette sucess story bien marocaine est passée, en quelques années seulement, du statut de petite start-up à celui de grande entreprise internationale. Intelcia compte aujourd’hui 35 000 employés et de nombreux bureaux établis dans pas moins de 18 pays différents. La plupart de ces antennes se trouvent en Afrique et en Europe, mais Intelcia a également réalisé des incursions aux États-Unis et en Amérique latine, convaincue que la transition des entreprises vers la numérisation joue en faveur de la force du groupe Intelcia en tant qu’entreprise internationale. Cependant, tout a commencé au Maroc.

«Faire des affaires au Maroc est simple, je peux vous l’assurer!», ne manque pas de rappeler Karim Bernoussi, PDG du groupe Intelcia. «J’ai travaillé en Amérique, en Afrique et en Europe, et l’environnement commercial ici est moins compliqué, voire beaucoup plus simple. Nous avons plutôt un bon écosystème», a-t-il ajouté.

Bernoussi a réalisé cette expansion par le biais d’une combinaison de développements organiques et d’acquisitions. « Nous voulions prouver qu’une entreprise marocaine pouvait se développer à l’international et réussir à investir dans une entreprise européenne, plutôt que l’inverse. Cela nous a vraiment motivés à aller de l’avant, tout en contribuant à positionner le groupe Intelcia comme une entreprise à l’aura internationale, mais aussi et surtout comme le partenaire d’externalisation par défaut des entreprises ayant des ambitions panafricaines».

Aujourd’hui, la société est en passe d’atteindre un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros. A l’horizon 2025, Bernoussi prévoit une expansion ce chiffre qui devra atteindre 1,5 milliard d’euros. Le PDG d’Intelcia est toutefois déterminé à ce que cette croissance ne se fasse pas au détriment de l’engagement de son entreprise en faveur du bien-être et du développement de ses employés, ni de sa capacité d’empathie avec ses clients, laquelle a toujours contribué à la démarquer de la concurrence. « Nous ne sommes pas uniquement axés sur les chiffres ; nous nous intéressons avant tout aux personnes », a-t-il souligné.

Autre secteur, autre success story, à l’instar de HPS, entreprise 100 % marocaine qui s’est imposée comme l’un des principaux fournisseurs mondiaux de cartes et de technologies de paiements. Présente dans 90 pays différents, son succès repose sur sa plateforme PowerCARD. Conçus pour soutenir tous les types d’émetteurs, des institutions financières mondiales aux petits détaillants, les systèmes mis en place par HPS offrent des capacités multi-devises, multi-produits, multi-institutions et multi-langues – et permettent de gérer tous les portefeuilles de cartes sur une seule plate-forme globale.

Les solutions développées par HPS et basées sur PowerCARD génèrent plus de 70% des revenus du groupe, tandis que les activités de traitement et de services rapportent les 30% restants. HPS gère non seulement les systèmes de cartes, mais également les paiements mobiles et toute la technologie nécessaire pour réaliser de telles ventes. La société a même développé une expertise de pointe pour mieux répondre aux exigences réglementaires croissantes en matière de sécurité des données, notamment l’obligation de stocker les données des clients dans leur pays de résidence. Ce faisant, elle a renforcé sa position en tant que fournisseur de SaaS (software as a service) de référence sur le plan national et international.

«Le Maroc est un pays émergent, sans aucun doute», déclare Mohamed Horani, président de Hightech Payment Systems (HPS). «En quelques années seulement, le Royaume a réalisé des choses merveilleuses en termes de développement des infrastructures et a fait d’énormes progrès économiques au cours des dernières décennies», a-t-il rappelé.

Toujours sur la liste des entreprises marocaines qui ont su le mieux surfer sur la vague de l’externalisation, on retrouve également Sothema, un nom bien connu dans le domaine très pointu de la pharmaceutique. En juillet dernier, lors d’une cérémonie présidée par SM le roi Mohammed VI en personne, la Société de Thérapeutique Marocaine (Sothema) a paraphé un accord très important avec le ministère marocain de la santé qui a pour objectif de lancer la production, par Sothema, de pas moins de cinq millions de doses Sinopharm de vaccin COVID-19 par mois. Cet accord s’inscrit dans la volonté du Maroc de devenir une plaque tournante continentale en matière de vaccins à destination de l’Afrique, pour un marché qui devrait atteindre 2,35 milliards de dollars par an d’ici la fin de la décennie, contre 1,3 milliard de dollars aujourd’hui.

«L’Afrique est en perpétuelle expansion et évolution», a déclaré Lamia Tazi, PDG de la société pharmaceutique Sothema. «Il existe d’immenses opportunités pour le Maroc qui deviendra, à terme, une plaque tournante dans le domaine de la pharmaceutique, mais aussi un point d’entrée très important en la matière pour l’ensemble du continent», a-t-elle ajouté.

Depuis sa création, l’entreprise marocaine Sothema ne cesse d’augmenter sa capacité de production par le biais d’une combinaison de croissance organique, d’acquisitions et de partenariats avec plusieurs sociétés pharmaceutiques. Parmi celles-ci figurent des multinationales de premier ordre telles que Eli Lilly, Sanofi, ou encore Novartis, dont Sothema a acquis les installations de production marocaines en 2010. Cotée à la Bourse de Casablanca depuis 2005 et arborant un chiffre d’affaires annuel flirtant avec les 200 millions de dollars, Sothema exploite pas moins de sept unités de production spécialisées à partir desquelles elle fabrique et commercialise plus de 300 produits différents – allant de l’insuline aux antibiotiques et aux traitements cardiologiques – pour un total de plus de 70 millions d’unités. Ses équipes de R&D se concentrent de plus en plus sur le potentiel des biotechnologies pour traiter les cancers multiples, la polyarthrite et d’autres maladies lourdes.

En 2017, la société avait commencé à fabriquer et à distribuer les premiers anticorps monoclonaux (mAbs) en Afrique soulignant un engagement inébranlable en faveur de l’amélioration des services de santé dans tout le continent. «Le Maroc est la porte d’entrée de l’Afrique, et nous considérons qu’il est de notre responsabilité de transférer notre technologie vers les pays où le secteur pharmaceutique n’est pas à un niveau qui permet de remédier aux pénuries et à la contrefaçon », a souligné Tazi. Notons que la société possède une usine au Sénégal, laquelle est gérée par la filiale West Afric Pharma de Sothema. Cette usine est dédiée à la production de médicaments génériques pour les marchés d’Afrique de l’Ouest et permettra également à terme au Sénégal de devenir autosuffisant en matière de production de médicaments.

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