Finance participative: « Takaful » avance à grands pas au Maroc

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Takaful, produit financier alternatif à l’assurance classique, avance à grand pas au Maroc pour renforcer l’écosystème de la finance participative qui ne cesse de séduire davantage de clients.

Tant attendue par les différents acteurs du paysage bancaire participatif, cette assurance, qui a fait l’objet d’une circulaire publiée en octobre dernier par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), devrait libérer le potentiel du financement participatif à même de s’imposer comme un véritable « concurrent » de celui conventionnel.

D’après Hakim Bensaid, président de l’Association marocaine pour les professionnels de la finance participative (AMFP), la publication de l’arrêté ministériel et de la circulaire se veut « un pas important » pour l’écosystème de la finance participative.

L’absence de « Takaful » à ce stade, représente non seulement un risque pour les banques participatives, mais aussi un frein pour le financement, puisque plusieurs clients potentiels ne souhaitent pas contracter de financement participatif sans une couverture d’assurance, a-t-il indiqué dans un entretien accordé à la MAP.

« Takaful », a soutenu M. Bensaid, va permettre aux banques participatives d’étoffer leurs offres de différents produits/services avec des packages « Charia Compliant » (validés par le Conseil supérieur des oulémas) via le réseau de distribution « BancaTAKAFUL » i.e. Bancassurance, en termes d’assurances décès/invalidité, multirisque habitation (MRH), ainsi qu’à travers les plans d’épargne et d’investissement à l’image de l’épargne retraite, l’épargne éducation et l’épargne Hajj/Oumra.

Et d’ajouter que les opérateurs « Takaful » devraient également soutenir le marché des capitaux via leurs placements des fonds collectés dans des instruments financiers Charia Compliant.

Encore faut-il mettre en place ce marché de capitaux, qui devrait être constitué des « Sukuk », d’un indice boursier « charia compliant », des fonds « charia compliant » (Organismes de placement collectif immobilier et Organismes de placement collectif en valeurs mobilières).

Ledit marché de capitaux devrait aussi être caractérisé par un univers d’investissement varié et profond et une offre qualitative des instruments financiers (susmentionnées) afin d’améliorer la capacité des opérateurs « Takaful » à générer des rendements d’investissement pour toutes les parties prenantes, notamment les participants et les actionnaires, a expliqué le président de l’AMFP.

A priori, le dépôt des demandes d’agréments pour le lancement des activités d’assurance Takaful est en cours de réalisation par la majorité des principaux groupes de compagnies d’assurance au Maroc, a noté M. Bensaid.

La sensibilisation et la vulgarisation s’imposent plus que jamais S’il y a des facteurs clés pour le succès de « Takaful » au Maroc, ce sont bel et bien la vulgarisation et la sensibilisation à l’importance de cette assurance.

Dès lors, un travail colossal attend les acteurs de la finance participative pour bien expliquer ce nouveau concept aux clients.

C’est ce qu’a affirmé M. Bensaid qui a cité une étude sur « l’attrait de l’assurance participative dite Takaful aux yeux des Marocains ».

Réalisée en janvier 2019 par le cabinet Kantar, en partenariat avec l’AMFP, ladite étude révèle que 13% des Marocains ont déjà lu, vu ou entendu parler de l’assurance « Takaful » et que sur la base du concept de « Takaful » qui a été exposé, 24% des Marocains considéreraient certainement souscrire à cette assurance.

L’aspect conformité aux principes de la Charia, la notion de la solidarité, l’offre innovante et la rentabilité économique demeurent les principaux points appréciés, a rapporté M. Bensaid, indiquant que l’étude a conclu que « Takaful » est une composante indispensable dans l’écosystème de la finance participative.

Le rôle de cette assurance n’est pas uniquement l’épaulement de l’activité bancaire, mais aussi la contribution à l’inclusion financière d’une tranche importante de la population ne bénéficiant pas de l’assurance, en général.

« Loin d’attiser les passions, ce secteur est plus demandeur d’une démarche professionnelle solide de conquête des clients par la compréhension approfondie de leurs besoins et leurs attentes, la présentation d’une offre innovante et la mise en place d’une communication adaptée », a fait savoir le président de l’AMFP. Un boost assuré à l’activité de la finance participative

Par ailleurs, M. Bensaid a souligné que les estimations préliminaires des professionnels du secteur des assurances au Maroc font ressortir que la pénétration potentielle de « Takaful » dans le système des assurances au Maroc serait de l’ordre de 3% à 5% entre 5 à 10 ans du lancement de cette nouvelle industrie.

Les professionnels de la finance participative au Maroc, a-t-il poursuivi, s’accordent à dire que les réalisations des banques participatives seront nettement plus importantes dès la finalisation du développement de l’écosystème financier participatif.

Pour M. Bensaid, l’arrivée prochaine sur le marché des autres produits de financement participatif, notamment le « Salam », « l’jara Mountahiya Bittamlik » et « l’Istisnaa » devrait permettre aux banques participatives d’étoffer leurs offres et d’élargir leur base clientèle, avec les particuliers, les professionnels et les entreprises.

Les banques participatives et les futurs opérateurs « Takaful » devraient établir une relation « win-win » en capitalisant sur le réseau de distribution « Bancatakaful » afin de capter un nouveau segment du marché et devraient aussi soutenir le marché des capitaux, à travers leurs placements dans des instruments financiers « charia compliant » (inexistants à ce jour au niveau du marché marocain) pour satisfaire les besoins de financement à moyen et long termes.

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